Version longue

1937 : Le philosophe, écrivain et poète Lanza del Vasto part en Inde auprès de Gandhi, rencontre qui bouleverse toute sa vie. De retour en Europe, il écrit son récit de voyage qui obtient un très grand succès : « le Pèlerinage aux sources ». En 1945, il commence à donner des conférences régulières à la rue St Paul à Paris, chez des amis. Un groupe se constitue autour des ces rendez-vous, et autour du tissage, du travail du bois et du jardinage. Il s’agit de suivre les conseils de Gandhi en développant le travail des mains et le travail sur soi.

1948 : En juin, cinq mois après la mort de Gandhi qui le bouleverse, Lanza épouse Chanterelle et ils fondent ensemble le premier essai communautaire, dans une ferme en Charente nommée Tournier. Les propriétaires acceptent de les embaucher pour remplacer leur ouvrier agricole et mettent à leur disposition une aile de la maison ainsi que des terres pour leurs besoins. L’expérience ne sera pas facile, par manque d’expérience et d’organisation, et ne durera que 4 années.

Cependant, les conférences de Lanza (que tous appellent Shantidas, nom que lui a donné Gandhi) ont permis de créer des groupes d’amis dans plusieurs villes, constituant ce qu‘on appelle « le Mouvement ». C’est aussi durant cette période que le groupe prend nom de « Communauté de l’Arche », et que le journal « les nouvelles de l’Arche » commence à être diffusé.

Juin 1953 : Après une année d’interruption, les personnes prêtes à recommencer la vie commune se retrouvent pour une année dans le petit village de Tournier, au nord de Nice. Ils se forment dans des ateliers voisins en tissage, menuiserie et ferronnerie, tandis que Lanza est reparti en Inde pour un second pèlerinage aux côtés de Vinôba.

Octobre 1954 : C’est l’arrivée à la Chênaie, à trois kilomètres de Bollène dans la vallée du Rhône, maison de vacances de la famille de Chanterelle, gracieusement prêtée. Ils arrivent à 14, avec beaucoup d’enthousiasme et l’expérience des échecs passés. L’intégration des nouveaux arrivés ne se fait plus en quelques semaines, mais par étapes successives. Comme à Tournier, la journée de travail est ponctuée par les exercices corporels, la méditation et les prières, les repas évidemment, les fêtes régulièrement.

Mars 1957 : Jeûne à Paris pour dénoncer les tortures en Algérie, première action publique, suivie par beaucoup d’autres, dont la lutte contre le nucléaire, les protestations contre l’arrestation des suspects algériens et les camps d’internement, l’instauration du service civil…

Été 1957 à été 1960 : Une petite équipe est envoyée au moulin du Verger, près d’Angoulème, pour fabriquer le papier des  « Nouvelles ». La communauté de Bollène grandit rapidement, ainsi que les groupes d’amis et d’alliés qui la rejoignent pour les fêtes, et qui constituent le mouvement de l’Arche. Bientôt la maison est trop petite, il faut trouver un autre lieu.

1963-1965 : Il faudra deux années pour que tous (80 personnes à peu près) déménagent sur le domaine de la Borie-Noble, grand et plein de possibilités, mais dont les bâtiments sont tous à rénover ou reconstruire, les terres plutôt pauvres à défricher, dessoucher et amender, un vrai défi de pionniers !

1964-1967 : Première communauté sud américaine en Argentine, d’autres s’ouvriront au Quebec, au Maroc, en Espagne, en Italie, en Allemagne…

1966 : Shantidas et Chanterelle passent une année dans les différents pays du continent américain. La communauté mûrit, d’autres couples se forment et des enfants naissent en nombre. L’école de la communauté grandit et sollicite de plus en plus de personnes pour assurer les différents âges.

1967-1974 : Pierre Parodi fonde l’Arche au Maroc, avec sa famille, une équipe venue de France et des marocains de Tatta

1972 : À la demande des paysans du Larzac, Shantidas et la communauté s’impliquent à leurs côtés contre l’extension du camps militaire. Dans le même temps, le renouveau charismatique enflamme une partie de la communauté, provocant des remous qui aboutissent à la suspension des vœux de la St Jean 1973 à la refondation de la St Jean 1975.

1974-2002 : Les Truels : Répondant à l’appel de leurs voisins du Larzac, deux familles de la Borie osent aller s’installer dans une ferme vendue à l’armée, pour participer activement à la résistance contre l’extension du camp militaire. C’est le début d’une aventure communautaire particulièrement militante qui continue depuis 2002 sous forme de Gaec.

1975 : Fondation de la communauté de la Flayssière : Isabelle et Louis Campana, avec une équipe de jeunes, commencent une communauté de l’Arche chrétienne sur ce lieu qui ne servait qu’aux camps d’été. A leur départ, la communauté reprend sa couleur interconfessionnelle.

1980-1997 : Bonnecombe : Les trois hameaux du Domaine sont pleins à craquer. Il faut songer à essaimer… Une équipe suit Charles et Jeannette Legland à Bonnecombe, une abbaye inusitée prêtée par l’Église. Cette fondation, qui reprend le modèle de la Borie avec certaines innovations, a tout de suite un grand succès et grandit rapidement. Elle développe, en plus de la ferme et des ateliers, un travail d’accueil de stages très apprécié.

1980-1999 : Le Grand Mouligné : Deuxième essaimage dans le sud-ouest près d’Agen. Trois familles et une célibataire seront la première équipe, bientôt relayée et agrandie. La caractéristique de cette fondation est le lien et la collaboration avec les voisins, en particulier par la coopérative de semences Biaugerme. Un réseau très vivant se développe aujourd’hui sur le lieu et les environs.

1982-2000 : La Grande Chouanière et Vaujoubert : Une nouvelle équipe part du Domaine avec Bernard et Simone Dangeard, dans une ferme de famille qui sera agrandie et transformée. Puis l’équipe déménage en ville dans une ancienne abbaye à Vaujoubert, mais fermera peu de temps après.

5 Janvier 1981 : Mort de Shantidas : Il est à la communauté de la Longuera en Espagne, pour la première tournée de son école d’art « la Grégorienne », quand il est foudroyé par un AVC. Il meurt à l’hôpital de Murcia quelques heures plus tard. Il sera enterré à la Borie Noble, là où repose Chanterelle, sous les grands pins.

1987: Saint-Antoine : Une équipe de Bonnecombe, dont Charles et Jeannette Legland, fonde dans l’Abbaye de Saint-Antoine une communauté de l’Arche chrétienne. Débuts épiques dans des lieux depuis longtemps inhabités, mais le projet d’accueil de stages se met en place très vite et devient un véritable succès. Avec le temps, les lieux sont rénovés, mis aux nomes, des terres sont achetées et l’équipe des engagés se renouvelle et rajeunit. Actuellement, 60 personnes environ vivent sur le lieu et accueillent jusqu’à 100 sessionnaires.

2005 : Renouvellement institutionnel :À la suite des fermetures des communautés et du malaise ambiant, un travail de réflexion de quelques années aboutit au « renouvellement » de 2005. S’ensuit une refondation qui se nomme « Communauté de l’Arche, Non-violence et Spiritualité », qui se réfère aux nouveau textes, et, dans le même temps, la création de « la Fraternité de l’Arche de l’Épiphanie » qui rassemble des personnes préférant garder la référence aux textes de 1975.